Désolé que vous n'ayez pas pu lire la bafouille quotidienne mais je suis tombé à court de réseau Tf, data et wifi. Ici sur les hauteurs, il n'y a que l'air, le vent et le soleil
..mais pas de réseau. D'ailleurs Jacqueline s'en est fait un sang d'encre pour ne pas avoir reçu de nouvelles fraiches durant 2 jours. Il était même surprenant qu'au Brugeron je n'avais que du H+ même pas de la 3G, même pas de quoi charger les photos du jour, à peine capable d'échanges de messages sur Whatsapp et téléphoner à ma chérie, bien sûr. C'est arrangé maintenant.
J'ai passé une journée fantastique, une qui marquera mon voyage, comme on en vit quelques unes sur tout le périple. La Providence était encore avec moi ce jour. Comme j'avais cherché un hébergement à Ambert sur la variante plus cool et que je n'avais rien trouvé, j'ai cherché le long du GR3, plus hard qui serpente de crêtes en crêtes et de cols en cols et j'ai trouvé dimanche soir un lit à l'auberge des Gentianes au Col des Supeyres....et j'ai bien fait. Sinon J'aurais loupé cette magnifique journée. Quelle beauté devant ces paysages grandioses et que de sympathiques rencontres, quelques fois durant quelques minutes. Mais le spectacle se mérite. Il faut donner pour atteindre les 1654 m du sommet du Pierre sur Haute. On est plus dans le Massif du Bourbonnais. On est dans les Hauts-Chaumes. Mais d'abord la longue grimpette dans les bois jusqu'à sortir du bois et se retrouver dans la bruyère et quelques arbres et puis plus d'arbres, que quelques buissons, des bruyères, des myrtilles et quelques rares pins tordus et rabougris par le vent et la neige d'hiver. Le décor est assez semblable aux sommets des Vosges bien connus lors de nos escapades en raquettes à neige avec Alain et Didi. J'étais tout seul au milieu des bruyères et puis d'un coup, un promeneur puis deux puis cents. Une randonnée était organisée en boucle à partir du Col du Beal, déjà à plus de 1300 m. La vue est à couper le souffle. On voit à plus de 50 kms . On distingue au loin l'ancien volcan du Puy de Dôme avec son profil caractéristique. Celui-ci est à peine plus haut que l'endroit où je me trouve. On distingue aussi la chaîne des Puys et du Sancy. Je me suis fait accoster 10 fois, 15 fois en croisant ces randonneurs souvent d'anciens pèlerins qui ont parcourus quelques Chemins. Rencontres furtives mais tellement sympathiques. J'étais assommé d'encouragements. Arrivé au Col du Beal , il y a donc plein de monde et j'ai pris un café, refait le plein d'eau et quelques photos. Direction la Pierre sur Haute dont le sommet est une zone militaire occupée par un centre de Telecom, bourré d'antennes en tout genre au profit jadis de l'armée de l'air et a présent au bénéfice de toutes les armées et peut-être même plus, mais ça c'est Secret Défense. Les heures passent et j'avance toujours. Il est 14.30 bien fait quand je décide de passer à table au milieu de la montagne dans un décor de rêve. J'étais passé pas loin de la Chapelle de la Nativité où la messe des Bergers a lieu chaque année le dernier dimanche d'août et....c'est aujourd'hui. En mangeant ma tartine je vois passer Antoine, un homme âgé qui a bien du mal à marcher avec ses deux bâtons. Il venait assister à la messe comme chaque année depuis 40 ans avec son épouse Marie Hélène. Et arrive un gros véhicule 4×4 avec Laurent au volant pour emmener Antoine à la Chapelle pour les derniers kms. J'explique alors entre deux morceaux de pains qu'il m'est difficile d'assister à cette messe car ça va me mettre très en retard pour arriver à l'étape. Laurent me propose alors de m'emmener dans son véhicule et de me conduire ensuite après la messe à l'auberge. Trois secondes d'hésitation et le temps de replier le sac j'étais dans le véhicule de Laurent avec Antoine.
J'ai assisté à la Messe en plein air à 1500 m d'altitude sous un beau soleil. C'était un bon moment. Ensuite bénédiction du troupeau de moutons.
Il était 18.00 il était temps d'y aller. Juste le temps d'aller contrôler le débit d'une source pour l'arrivée prochaine dans la pâture de 50 vaches Sallers. Il manque 1500 litres par jour. Laurent devra ouvrir un autre point d'eau. Marie Hélène m'a même proposé de m'héberger si je n'avais rien trouvé d'autre. La providence, encore.
Et enfin arrivée à l'auberge-refuge au Col des Supeyres. Superbe endroit tout confort. Nuitée en dortoir. Un superbe coucher de soleil inoubliable sur le Puy de Dôme. Un ciel étoilé. Ce fut encore une magnifique journée.
Geschreven door ChristianLeBelgeDeCharneux